Aubry, l’esprit dans une lettre et Quand Martine AUBRY dérape sur les retraites.

Publié le par GH

il convient de rappeler trois choses.

 

La première c'est qu'au moment de l'élaboration du programme commun de 1981, la proposition n°82 qui faisait passer l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 60 ans était constestée par certains socialistes dont Michel ROCARD et Jacques DELORS.

 

L'ancien Premier Ministre n'a rien pu faire puisqu'il a été remplacé par Edith CRESSON quelques temps plus tard.


Quant à l'ancien Président de la Commission Européenne, c'est le papa de Martine AUBRY. Martine va à la mer. Martine va à la campagne. Malheureusement il n'existe pas dans la collection un Martine suit les traces de son papa. Et franchement cela manque dans la bibliothèque.

 

La seconde c'est que la critique des erreurs du passé est la moindre des choses en démocratie. Les socialistes en savent quelque chose, eux qui ont critiqué la période MITTERRAND avec cette fameuse expression : "le droit d'inventaire". Mais sans doute que lorsque l'on est socialiste, la démocratie ne s'applique pas pour ceux qui ne le sont pas (socialistes).

 

La troisième c'est que la retraite à 60 ans est présentée comme un "acquis social". Cette expression laisse à penser qu'il s'agit d'un cadeau donné généreusement aux Français. Or ce n'est pas le cas du tout. Il s'agit d'un droit, certes social, que les Français sont forcés de payer. Le consommateur doit passer à la caisse : augmentation des prélèvements sociaux et fiscaux, perte de compétitivité, chômage de masse, modération salariale, abaissement des marges ou répercussion des coûts sur les prix... La Dame des 35 heures aurait pu quand même s'en rendre compte.

 

Non. Il faut se positionner pour 2012 et il n'est pas difficile d'imaginer les conséquences de l'éventuelle élection de Martine AUBRY. Une première année où l'état régale : retour de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans par exemple... Suivie d'un coup de massue fiscal et social les années qui suivent.
Est-ce cela le programme de progrès proposé par le P.S. de  Martine AUBRY ?

 

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La candidate à la primaire socialiste diffuse une « lettre aux Français », préfiguration d’un programme présidentiel. Entre mesures limitées et promesse de rigueur. « Rien ne sera facile », prédit l’ancienne première secrétaire.


Comme une posture mitterrandienne. Plus de vingt ans après la lettre à tous les Français qu’expédia en 1988 François Mitterrand, Martine Aubry use du même artifice solennel. « Je veux vous parler de la France », est-elle titrée, reprenant les premiers mots de la lettre mitterrandienne.

Rédigé durant l’été, le courrier qui sera distribué par ses soutiens et téléchargeable sur son site, Martineaubry.fr, « permet de montrer la cohérence d’ensemble entre les réponses que je fais pour la crise et la sortie de la crise », dit-elle.


Lançant des propositions d’encadrement des loyers restreints aux « zones de spéculation », ou « un rayon de prix citoyens dans les grandes surfaces » encadré par convention État-grande distribution, l’ex-première secrétaire muscle ses propositions initiales. Quand elle estimait, à la mi-août, pouvoir supprimer « 10 milliards de niches fiscales », c’est désormais 50 milliards qu’elle souhaite annuler.


« Ma France », poursuit-elle, usant d’une autre figure de gauche, « c’est celle qui n’a pas peur de s’ouvrir au monde », « dans la fidélité au combat de mon père, Jacques Delors », souligne-t-elle au passage.  

Là s’arrête sans doute la fidélité au passé, car pour le reste, Martine Aubry réaffirme ses propositions « pour une croissance durable et riche en emplois », évoquant la taxation du capital « comme les revenus du travail », une communauté européenne des énergies ou un gouvernement économique européen. « L’Europe doit retrouver sa vocation, son sens et sa volonté », écrit celle qui a désormais plus de 15 points de retard dans les sondages sur son principal concurrent, François Hollande.

Et c’est là qu’il faut chercher peut-être la différence avec lui, dans un curseur de la rigueur légèrement déplacé.


Pas de règle d’or en forme de « loi de programmation qui respectera nos objectifs européens de réduction de déficits » comme le promet Hollande, mais « rien ne sera facile » lâche Aubry, plaçant ses pas, elle aussi, dans un programme d’austérité. « Je veux une gauche sérieuse et ambitieuse. Sans sérieux, rien n’est faisable. Sans ambition, rien ne change. »


Sans doute la primaire socialiste dévoile ici ses effets pervers avant d’en livrer ses bénéfices pour le futur candidat, poussant plusieurs des prétendants, Valls inclus, à apparaître en matière budgétaire plus rigoriste que le roi.

Et dans le même temps, condamne ces mêmes candidats à souligner des distinctions subtiles sinon inutiles, comme en témoigne l’entretien de l’ex-première secrétaire au JT de TF1 mardi soir (lire ci-contre). Il est loin le temps où, comme l’écrivait Mitterrand, « un programme est l’affaire des partis. Pas du président ou de celui qui aspire à le devenir. »


Querelles avant La Rochelle

Pierre Moscovici, soutien de François Hollande, a reproché à Martine Aubry sa « publicité comparative », lorsqu’elle mettait en exergue plusieurs thèmes qui la distinguent de son rival, comme le nucléaire ou le non-cumul des mandats. « Alors que François Hollande dit lui aussi qu’il faut une loi pour réduire le cumul et 
a fait la proposition la plus ambitieuse, en matière de réduction 
de la part du nucléaire dans la production énergétique française ». 
Et dénonce des soutiens de Martine Aubry « omniprésents à eux tout seuls » à La Rochelle, pour l’université d’été du parti.


Lionel Venturini et http://l-avocat-du-diable.over-blog.com/

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